Médiateurs en santé mentale : la CNI adresse une lettre ouverte aux Ministres |
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Écrit par Bureau National CNI | |||||||||||||||||||||||||||||||
30-03-2012 | |||||||||||||||||||||||||||||||
![]() Lettre ouverte à Monsieur François Fillon, premier ministre, à Monsieur Xavier Bertrand, ministre du travail et de la santé à Madame Roselyne Bachelot, ministre de la cohésion sociale Madame, Monsieur le Ministre, Le syndicat Coordination Nationale Infirmière, par son communiqué de presse, du 19 décembre 2011, alertait sur la mise en place de médiateurs en santé mentale. Vos services ont adressé un courrier, en date du 15 février 2012, aux organisations syndicales représentatives, qui comme nous, se sont élevées contre ce projet. Vous donnez des gages sur le bon déroulement du protocole de recherche mis en place dans le cadre d’une expérimentation de recherche médicale. Hors l’introduction de pairs-aidants (terme utilisé dans le courrier) ne porte pas seulement sur une expérimentation scientifique mais sur l’introduction possible de nouveaux métiers dans le domaine de la santé mentale, sans consultation des organisations syndicales tant au niveau national que local. Il est, en effet, à noter l’absence de présentation du projet dans les instances tel que le CTE en amont du recrutement de ces médiateurs dans les établissements. Comment prétendre que les pairs-aidants n’auront pas vocation à se substituer au personnel soignant ? Il n’y aura pas de décret d’actes définissant le métier mais dans le même temps vous invitez les organisations syndicales à débattre de leur référentiel de compétence. Le programme national définit comme principaux domaines de compétence la facilitation de l’accès aux soins, l’accompagnement, le soutien relationnel et l’éducation à la santé, déclinés dans un programme de formation dispensée à l’université Paris 8 donnant droit à un DU. Le pair-aidant aura des missions jusqu’alors dévolues aux personnels de l’équipe pluridisciplinaire. S’il n’a pas accès au dossier médical il en aura une communication indirecte dans ses échanges avec les professionnels pour la mise en oeuvre de ses actions. Le dossier du patient ne se compose pas uniquement du dossier médical, qu’en sera-t-il des autres composantes (infirmières, sociales, psychologiques…) ? A terme le but est bien d’introduire un nouveau métier à l’hôpital : des médiateurs de santé dont la particularité est d’être d’anciens malades. Nous pouvons nous questionner, par la suite, sur une généralisation des médiateurs en santé à l’ensemble des autres disciplines médicales. Enfin, vous nous demandez, à nous, personnels soignants d’être conciliants avec les personnes que vous avez recrutées pour cette expérimentation. Votre préoccupation de protection des pairs-aidants arrive un peu tard, car notre réprobation de ce projet est bien de protéger tous les acteurs du soin, à commencer par les patients, quel que soit leur statut, leur hiérarchisation entre « anciens » et « nouveaux ». La CNI continue à demander une spécialisation infirmière en santé mentale au niveau master. Les compétences généralistes acquises lors du diplôme d’état doivent être perfectionnées et enrichies par des compétences plus spécifiques autour des activités de soins en santé mentale et en psychiatrie. Pour nous, il ne s’agit pas de suspendre cette expérimentation mais de l’interrompre. Votre proposition de concertation ne peut se faire qu’à cette condition et dans un dialogue avec les associations de patients et des familles pour travailler sur leur place dans le dispositif de soins et au sein des établissements. Dans l’attente de votre réponse, recevez, Madame, Monsieur le Ministre, nos respectueuses salutations. S'inscrire gratuitement à la newsletter de la CNI![]()
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Dernière mise à jour : ( 13-04-2012 ) |
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